Dans le cadre de l’ACFAS 2018.
Paul Ardenne désigne comme « œuvre d’art mobile » une œuvre en rupture avec les territoires traditionnels de l’art (galerie, musée, centre d’exposition, salle de spectacles) qui investit de plus en plus de nouveaux espaces comme la rue et l’espace public, et entraîne la création « d’œuvres déplaçables, aptes à aller à la rencontre du public ou à le transporter » (2002). Le processus ne dépend plus ou ne se mesure plus uniquement par l’espace qu’il habite mais répond davantage à la spontanéité « du voyage et de la rencontre à travers des réseaux, des souvenirs, entre les gens et les lieux, les performeurs et les auditeurs, dans le temps autant que dans l’espace, en direct et à travers les enregistrements mécaniques et électroniques […] » (Chapman, 2013).
Cette évolution exponentielle de la mobilité dans les arts ne se considère pas tant en distance parcourue que par le fait qu’elle touche toujours plus à l’ensemble des étapes de la création. De la fabrication à la diffusion, des collaborations aux technologies, de l’accès à l’archivage au récit de création, le concept de mobilité se conjugue au pluriel. L’artiste se déplace avec son sujet. Cette approche mobile et phénoménologique du processus artistique appréhenderait-elle moins prioritairement la question de son objet que celle des relations, parfois fortuites ? En ce sens, le processus de mobilité ne concernerait pas seulement l’artiste, mais aussi l’engagement du spectateur.
De nouvelles formes d’expériences processuelles et de relations signifiantes entre une œuvre et le spectateur peuvent alors jouer un rôle actif dans l’élaboration même de l’œuvre. Par exemple, la mobilité procurée par Internet permet de tisser la toile d’une rencontre avec un public désireux d’entrer dans l’univers de l’artiste autrement qu’au moment de la présentation de l’œuvre.
Pour débattre des mobilités du processus de création, nous aborderons différentes approches artistiques, méthodologiques, théoriques et disciplinaires.
Le colloque se déroulera au Théâtre, au Studio-Théâtre, au Studio de Création en Arts Numériques (SCAN) et dans le garage de l’UQAC, les jeudi 10 et vendredi 11 mai 2018 à l’UQAC.
Cet événement est financé par la Chaire de recherche en dramaturgie sonore au théâtre, l’université du Québec à Chicoutimi et le CELAT.
Crédits : Véronique Ménard