Phonographies mobiles

Charles Buckell

Strate 2

D’août à décembre 2016, en trois étapes, notre projet dramaturgique se façonne pour traduire notre immersion en action scénique. Nous partons du désir de reconstruire théâtralement notre expérience dans le chalet de Charles, sans en faire une écriture documentaire.

Du 15 août au 18 août, nous commençons à explorer des contacts entre le son, l’image et des objets qui viennent s’accoler aux improvisations de Charles. Celui-ci tente de rejouer des moments vécus durant la première étape : la perte des clés, l’intérieur du chalet, notre errance dans le bois, le barrage du castor… entre ces récits et les autres écritures nous cherchons des dynamiques de liaisons. Parfois, les mots sortent stimulés par l’écoute d’une trace sonore, d’autrefois, l’image et sa projection viennent perturber l’action décrite par Charles ou encore, il arrive que chaque matière apparaisse sans créer de relation. Pendant trois jours, nous laissons surgir une diversité de relations qui travaillent autant des énergies que des principes esthétiques. 

Du 11 au 14 octobre, nous revenons sur le plateau et continuons d’approfondir notre exploration scénique. Avec Chantale Boulianne, nous procédons à des choix d’objets et nous approfondissons notre scénographie. Nous voulons préserver la sensation d’un espace qui soit l’expérience d’une trajectoire, celle qui donne à voir l’errance de notre processus phonographique qui est venu se buter à des résistances : la clé du chalet perdue, le camp de chasse introuvable, la crique à la grand-mère inaccessible… et plus intimement une histoire familiale et culturelle complexe à dire.

De même, la spatialisation des sons de Guillaume Thibert marquent à la fois cette imprégnation du site tout en échappant à une stabilité narrative. Le travail au micro sur la voix de Charles participe de cette résistance. De son côté, Andrée-Anne Giguère parvient peu à peu à matérialiser son image à l’aide de divers supports sur scène mais aussi à l’aide d’un dispositif qui lui permet de circuler aux abords du plateau. Si parfois les informations visuelles se repèrent, leur texture comme leur format peuvent gagner en liberté au point de créer un champ de forces à part. Ainsi, le contact de ces différents matériaux, le jeu et la parole compris, réaniment nos sensations immersives de la première étape tout en assumant un écart poétique. Il en émerge une dramaturgie qui au sein d’une série de tableaux, suscite un rythme souvent tendu où l’écoute entre les quatre artistes s’avère un geste toujours en débat. 

Du 17 au 20 décembre, nous finalisons notre travail scénique et offrons une performance publique de 30 minutes. Nous optons pour un nombre de spectateurs restreint privilégiant la sensation d’immersion et d’intimité. À la suite de chaque présentation, nous ouvrons une discussion. Cette recherche-création donnera lieu à une diffusion dans différents lieux et événements au Québec. Ainsi Charles est passé de formateur, guide de son territoire, sa famille, ses souvenirs, à acteur-chercheur-créateur reconstruisant pour la scène et de manière collective son récit et notre immersion. 

Chercheurs

Performeur
Charles Buckell Robertson

Concepteur et manipulateur sonore
Guillaume Thibert

Conceptrice et manipulatrice vidéo
Andrée-Anne Giguère 

Scénographes
Chantale Boulianne et Jean-Paul Quéinnec

Concepteurs d’éclairage
Chantale Boulianne et Andrée-Anne Giguère 

Auteur
Jean-Paul Quéinnec

Co-auteur
Charles Buckell Robertson

Assistante
Christine Rivest-Hénault

Archivistes
Christine Rivest-Hénault et Nicolas Bergeron

Extrait vidéo d’une exploration

Diffusion

16 janvier 2017, présentations publiques au Studio Théâtre de l’Université du Québec à Chicoutimi

22 avril 2017, présentation dans le cadre de la 21ème édition des Fêtes internationales du théâtre du collège de Valleyfield, Studio du collège de Valleyfield. 

23 Avril 2017, présentation dans le cadre du colloque étudiant du Regroupement des arts de la scène et de l’écran de l’Université Laval, dans le cadre du FTUL, Université Laval, Pavillon Louis-Jacques Casault, Théâtre

23 mai 2017, présentation dans le cadre du colloque annuel du CELAT, Auberge des Battures de LaBaie

Publication et communication

Ouvrage 

Cahier de phonographie n°1 : Phonographie mobile Charles Buckell, dirigé par Jean-Paul Quéinnec et Andrée-Anne Giguère

Conception et réalisation : Cindy Dumais / LaClignotante CONSULTER LE LIVRE 

Article 

Quéinnec, Jean-Paul, Boulianne Chantale, 2017, « Quand l’habitat de l’autre bâtit l’écoute pour une graphie scénique », revue Zone Occupée n°13.

Communication 

Quéinnec Jean-Paul, « De la phonographie à la création textuelle » dans le cadre de la journée d’études Corps scéniques, textes, textualités, dirigée par Catherine Cyr et Louis-Patrick Leroux. CONSULTER L’ARTICLE