À la suite de notre expérience franco-québécoise à Saint-Nazaire en France, nous entamons la création d’une performance intitulée Phonographie Maritime : Ville port Saint-Nazaire (à ne pas confondre avec le grand projet qui l’englobe Phonographies Maritimes). À partir d’un environnement immersif sur la scène et sur le web, poète, danseuse, vidéaste, performeur·euses et créateur sonore recréent leurs impressions maritimes d’un milieu industriel. Cette création est l’occasion de montrer que l’émancipation de la dramaturgie sonore au théâtre propulse la scène actuelle vers une aventure écologique, performative et médiatique. 

Le dispositif scénographique de Phonographie Maritime comporte en son centre une structure en bois rappelant une grue ou une balise du port de Saint-Nazaire. Au sommet de cette structure, des projecteurs sont accrochés, permettant aux images vidéo de couvrir les quatre murs qui composent notre espace physique de jeu. De même, sur le plan sonore, la proposition de François Harvey, autonome, mais en dialogue avec l’image, repose sur une spatialisation multiphonique conçue à partir de huit sources dont une mobile, de sorte qu’au moment où le public entre dans la salle, il est enveloppé dans un paysage immersif à travers lequel il déambule. 

Bien que connecté au premier espace, la scène web se veut indépendante ne servant pas à transmettre la diffusion en direct de la performance physique, mais, au contraire, assumant sa propre dramaturgie comme sa propre intensité, de telle sorte qu’un·e spectateur·trice en salle qui accèderait à la même présentation sur internet, vivrait une expérience différente. 

Enfin, à l’aide du casque de réalité virtuelle, une nouvelle scène apparaît. Elle se révèle être une jonction non linéaire entre l’espace tridimensionnel et la scène physique, et encourage le·la spectateur·trice à la participation et à l’exploration de sensations visuelles et sonores différentes.

Crédit photo en-tête: Jeanne Murdock