Dans un premier temps, en mai 2012, à Simoncouche, à la suite d’une initiation à une démarche in situ transmise par Noémie Payant Hébert, les douze artistes (étudiant·es et professionnel·elles) sont invités, par duo, pendant cinq jours et cinq nuits, à cultiver un dialogue avec l’autre, à vivre une situation d’écoute pour pouvoir écrire en restant attentif·ves aux sons et à leurs actions dans l’environnement. Les façons d’écouter et d’écrire prendront autant de formes qu’il y a d’artistes. Dans une perspective de déhiérarchisation, le texte théâtral est envisagé dans une nouvelle approche, non plus celle d’une narration linéaire, mais celle du matériau brut qui côtoie à part égale les autres médiums tels que la création sonore, la scénographie, l’action des corps ou encore la création d’images. En termes méthodologiques, les participant·es sont amené·es à vivre leur écoute avant d’en faire un geste d’écriture. C’est cette immersion à la fois passive et réceptive qui permettra de déployer un autre rapport au temps dans le processus de création sonore. Cette recherche révèlera que notre quête est celle avant tout d’une disposition à l’écoute d’un contexte et de sa diversité de perceptions plus qu’une volonté d’inventer un son pour lui même. La dramaturgie sonore qui émerge dans les différents projets vient alors restituer la densité des relations que l’écoute (du son comme du paysage, d’une réalité comme de sa projection imaginaire) est capable de produire.

Au final, cette première étape aboutira à une ouverture au public l’invitant à un événement déambulatoire à travers la nature du site et à l’intérieur le chalet de l’université.