Du 11 mai au 7 juin 2015, Pour cette dernière étape de création, nous revenons au Théâtre de l’UQAC à Chicoutimi. À l’aide d’un logiciel de conversation, nous travaillons avec la présence virtuelle de l’une des comédiennes depuis Bogotá en Colombie. Cette fois de manière physique, Chantale Boulianne se joint à nous pour imaginer une scénographie mobile et Alexandre Nadeau repense l’éclairage en fonction des nouveaux enjeux. 

Le dispositif scénique propose une multitude de parcours qui se transposent sur le plateau en quatre territoires habités, envahis .et défendus par les performeuses ayant chacune leur histoire à partager. Trois de ces endroits sont physiquement occupés sur scène à Chicoutimi et le quatrième, plus hybride, l’est réellement mais dans un appartement à Bogotá, en Colombie. Claudia, à l’aide d’un logiciel de conversation, est projetée en direct sur la scène et révèle un espace visiblement double, car « matérialisé » à deux endroits différents. Pour reproduire la connectivité́ que nous avions au Motel, nous mettons sur scène, cinq caméras positionnées à des endroits choisis et une sixième installée dans l’appartement à Bogotá. Les performeuses sur le plateau portent un micro et des écouteurs intra-auriculaires, et Claudia, la comédienne de Bogota, de son côté, utilise un casque audio et un micro sur pied pour transmettre son travail. Des sources sonores variées, haut-parleur, radio, télévision et amplificateur de guitare, sont présentes dans l’espace scénique de Chicoutimi ainsi que deux projecteurs et une télévision pour les images provenant des diverses caméras de l’appartement de Claudia. Les données audio et vidéo sont captées et traitées en régie, puis le tout est rediffusé sur la scène, dans les oreilles des performeuses (à Chicoutimi et à Bogotá) ainsi que sur notre site, en direct. 

Les spectateurs sont invités à occuper une des deux positions proposées : assis dans les gradins de la salle de spectacle à Chicoutimi ou, là où ils sont, au bout d’une connexion internet. Ces derniers, les internautes-spectateurs, sont les témoins d’une scène dont la structure a été rebâtie tout en respectant sa nature : c’est une restauration interprétée. 

Crédits photo: Carol Dallaire et Gisèle Cormier