Dans un deuxième temps, du 18 au 24 mai, nous revenons au Théâtre de l’Université du Québec à Chicoutimi. Il s’agit alors d’explorer les matériaux rassemblés durant la première strate pour, peu à, peu, produire une ou des formes scéniques performatives en réponse à Val-Jalbert. Notre méthode de travail sur la scène consiste à mettre en jeu une archive (sonore, vidéo, photo ou même une expérience racontée) pour déclencher une improvisation. Nous effectuons ainsi des exercices de marche, de danse et de chute pour créer une cohésion dans l’hétérogénéité qui nous caractérise. La relation avec les spectateurs internaute évoluera de même en participant, à travers la web radio, le téléphone et le groupe Facebook, à ces explorations. Depuis une écoute collective, nous nous autorisons à faire déborder les territoires réels, virtuels et mémoriels, corporels et sonores, culturels et disciplinaires, à explorer une multitude d’outils : haut- parleurs, ordinateurs, web caméras, hydrophone, livres, Facebook, projecteurs vidéo, téléphones intelligents, papier Kraft, micros divers, laine, craie, spots, bâche, châssis…

Notre écriture en cours de réalisation revendique sa dimension dispersive en raison même de sa volonté à laisser paraître nos divergences. Contrairement à ce qui pourrait être logique, ce n’est pas le consensus qui nous fait accéder à « l’écouter ensemble », mais bien la dynamique de débat, stimulant notre position vis-à-vis de l’autre, ailleurs et différent. 

Notre écriture sonore non-linéaire et non-préétablie ne relate en rien la chronologie des événements que nous avons vécus. Nous laissons nos ressentis oraux de l’histoire de Val-Jalbert et de sa chute comme les résonances immédiates du plateau, guider nos corps, nos gestes, nos projections vidéo, et jusqu’à la structure du plateau lui-même.

Dans le théâtre, nous ouvrons tous les espaces réels, dont le studio derrière la scène, qui donnent une perspective, un éloignement ou plutôt, un escarpement à nos actions sonores parfois inaudibles ou muettes.